vendredi 6 novembre 2009
L'image des femmes à la télévision italienne: un constat alarmant!
Vous pouvez visionner ce documentaire en VOST (traduction de Marie-Pierre Palisse) sur www.ilcorpodelledonne.net/?page_id=515.
Femmes voilées : laissons-les en paix !
Fabienne Brion Centre de recherches interdisciplinaires sur la déviance et la pénalité, UCL
Philippe Van Parijs Chaire Hoover d’éthique économique et sociale, UCL
Des femmes et des jeunes filles musulmanes portent le foulard. Cela gêne, irrite, enrage même pas mal de monde. Le Vlaams Belang en premier, bien entendu. Mais derrière lui une foule bariolée que l’on n’a pas l’habitude de voir défiler ensemble, mais qui se retrouve ici pour réclamer à l’unisson l’interdiction du voile à l’école et en d’autres lieux.
Nous sommes convaincus qu’ils ont tort. Pour le prouver il ne suffit pas d’invoquer la compagnie suspecte – même le Belang peut parfois avoir raison – ni la corrélation positive relevée par Vassilis Saroglou entre opposition au port du voile et propension aux attitudes racistes. Il faut plutôt tenter de faire comprendre à quel point les arguments invoqués pour persécuter le foulard sont d’une part aveugles à leur propre partialité et d’autre part trop peu sensibles aux conséquences qu’un brin de réflexion suffit à anticiper.
Partialité d’abord. Les partisans de l’interdiction du foulard postulent que les musulmanes qui le portent y sont obligées par les hommes de leur communauté. Ce n’est pas toujours vrai, loin de là, mais supposons que ce le soit. Obliger des femmes, et seulement des femmes, à se couvrir la tête, nous dit-on, est une pratique qui entretient des liens évidents avec l’inégalité entre les sexes, avec la libido des hommes et avec la domination que ceux-ci exercent sur les femmes. C’est vrai. Mais cette asymétrie vestimentaire n’est pas exactement une exception dans les sociétés humaines.
Ainsi, nous en connaissons une où les femmes portent fréquemment des jupes et d’inconfortables chaussures à talons hauts. Nous en connaissons même une où les hommes peuvent circuler torse nu dans les parcs publics et les piscines sans être inquiétés, et où les femmes qui feraient de même seraient illico embarquées pour outrage aux bonnes mœurs. Qui niera que ceci aussi ait quelque chose à voir avec la libido masculine et l’oppression des femmes ? Pourtant, curieusement, personne ne semble prôner l’interdiction du soutien-gorge dans les piscines avec la même ardeur que l’interdiction du foulard à l’école.
Les critères de décence varient d’une culture à l’autre. Dans les sociétés libérales comme dans les sociétés musulmanes, la différenciation sexuelle de ces critères est la règle et manifeste des rapports de pouvoir complexes entre les sexes. L’obsession actuelle pour le foulard semble donc difficilement pouvoir échapper à l’objection des « deux poids, deux mesures ». Loin de défendre « nos valeurs », elle viole l’idéal de respect mutuel impartial dont se revendiquent nos démocraties libérales.
Cette obsession éradicatrice ne fait pas meilleur ménage avec l’idéal de liberté. Remplacer une obligation héritée d’un père ou d’une mère par une interdiction imposée par un directeur ou un ministre ne peut être jugé libérateur que par ceux qui se font de la liberté une conception bien particulière. La liberté, c’est avoir le droit de poser des choix. C’est être considéré comme capable d’en poser. C’est surtout en avoir réellement la possibilité. De ce point de vue, la question du port du foulard est bien superficielle. Bien plus cruciale est la question de savoir comment fournir aux élèves musulmanes comme à tous les adultes de demain une formation scolaire qui augmente leur marge de choix dans tous les domaines. Et qui permette ainsi de réduire les inégalités liées au sexe, à la classe sociale ou à « l’ethnicité », au lieu de les perpétuer.
Pareils raisonnements n’évacuent-ils pas une dimension centrale de la question, sa dimension religieuse ? Si on porte le foulard, c’est certes parce qu’on est femme, mais aussi parce qu’on est musulmane. Ici encore, ce n’est pas toujours vrai : les immigrées chrétiennes d’origine arménienne ou araméenne ne portent guère moins le foulard que les femmes musulmanes de la même génération. Mais peu importe. Supposons que tous voient dans le port du foulard une obligation religieuse. Et alors ?
La foi serait-elle un nouveau pudendum ? Et la manifestation d’une conviction religieuse, une forme d’attentat à la pudeur ? Après Le sexe et l’effroi (Pascal Quignard, éd. Gallimard), le moment est-il venu de passer à Dieu et l’effroi ? Et de cacher non seulement ce sein, mais cette croyance que l’on ne saurait voir ? Tel fondamentalisme impose aux musulmanes de coiffer le foulard avant d’émerger de leur maison ; tel autre exige qu’elles l’ôtent avant de franchir le seuil d’un parlement ou d’une école. Entre l’un et l’autre, la différence est-elle si évidente ?
Cette cécité à sa propre partialité prêterait à sourire si elle était sans conséquence. Ce n’est pas le cas. Même du point de vue des objectifs proclamés par les partisans de l’interdiction, la mesure serait gravement contre-productive.
En premier lieu, parce qu’elle pousse à la radicalisation. Les musulmanes sont devenues l’objet d’un conflit visant à déterminer comment il convient qu’elles s’habillent. Est-il si difficile de voir qu’il s’agit là d’une manière de s’approprier leur corps ? De comprendre que cette appropriation puisse susciter des réactions de crispation ? De se rappeler que la stigmatisation incite à retourner le stigmate ? D’imaginer, enfin, que la disqualification des pères et des frères ou de la religion des ancêtres invite cent Antigone voilées à se soulever, comme dans la pièce de François Ost ? Cent Antigone qui, forcées de se soumettre à une interdiction perçue comme arbitraire et humiliante, arboreront le foulard ailleurs avec d’autant plus d’ardeur, voire d’extravagance ?
En second lieu, parce qu’elle comporte un risque sérieux de piliarisation perverse de notre système scolaire. Il existe un moyen de contourner l’interdiction proposée : la création d’écoles musulmanes, dans lesquelles le port du foulard pourra être imposé comme l’est aujourd’hui le port de la kipa dans les écoles juives. Cette solution, que notre constitution autorise, serait un désastre, en raison d’une corrélation entre confession religieuse et catégorie socioéconomique qui n’a jamais existé pour les écoles catholiques et les écoles juives. La ghettoïsation des écoles accueillant les enfants d’origine marocaine et turque, déjà excessive aujourd’hui, s’en trouverait encore renforcée.
Il nous faut aujourd’hui apprendre à vivre avec une pluralité nouvelle et irréversible. Pour y faire face efficacement et équitablement, il faut résister à la tentation d’imposer à toutes et à tous le moule auquel nous sommes accoutumés. Il faut au contraire infléchir nos institutions d’enseignement, officielles ou libres, confessionnelles ou non, de la maternelle à l’université, de manière à ce que musulmans et non musulmans puissent les fréquenter côte à côte, en s’y sentant toutes et tous pleinement respectés et reconnus. Il faut dès lors abandonner toute velléité d’interdiction générale du foulard. Il faut aussi récuser l’option irresponsable de laisser à chaque établissement la faculté de l’interdire ou de l’autoriser, avec pour effet, à terme, d’induire une concentration intenable dans les établissements qui ne l’interdiraient pas. Il faut au contraire avoir le courage d’interdire l’interdiction au niveau de l’ensemble de la Communauté française et de la Communauté flamande.
Au lieu de s’accrocher fébrilement à un passé révolu, il faut affronter lucidement le présent. Sans nullement renoncer à nos valeurs de tolérance et de solidarité. Au contraire, en les mettant en œuvre avec cohérence et fermeté. Face aux femmes et aux jeunes filles voilées, la fidélité à ces valeurs exige avant tout qu’on leur permette de se former sereinement à la citoyenneté et à l’emploi dans des écoles où elles côtoient des élèves très différents d’elles-mêmes sans avoir le sentiment de devoir renoncer à leur identité. Elle ne requiert donc nullement que nous nous acharnions à les dépouiller de leurs foulards. Elle requiert au contraire qu’on les laisse en paix.
Le fichage "ethno-racial" pratiqué par des bailleurs et des sociétés françaises
Disneyland Paris sommée de fournir ses fichiers
En vertu d'une ordonnance prise le 19 octobre par le président du tribunal de Meaux, un huissier de justice devait se présenter, mercredi 4 novembre, au siège de la société Disneyland Paris, en Seine-et-Marne, afin de se faire remettre certains fichiers informatiques. Sur le site Internet de l'entreprise, les candidats aux offres d'emploi doivent indiquer leur pays, mais, selon SOS-Racisme, il existe des rubriques séparées pour la France, comme la Guadeloupe, la Polynésie française, la Réunion, la Guyane française et la Nouvelle-Calédonie. Cette distinction, observe l'association, ne concerne pas les départements bretons ou alsaciens. "Le classement des candidats résidents dans les DOM-TOM sous-entend nécessairement qu'il existe une différence de traitement de ces demandes des candidats qui sont pourtant tous bien des citoyens français", estime SOS-Racisme. Selon l'association, le bilan social 2007 de la société classe les salariés en plusieurs rubriques: "Afrique hors Maghreb", "Afrique Maghreb", "Autres Antilles", "Europe (ouest) dont Français". L'huissier est chargé de se faire remettre ces listings informatiques en vue d'un éventuel procès: il est nécessaire, estime SOS-Racisme, que les preuves soient conservées.
Depuis 1978, le fichage ethno-racial est interdit par la loi, mais ce texte est rarement appliqué : malgré de nombreuses plaintes, la première condamnation a été prononcée… le 27 octobre 2008. Ce jour-là, la société Daytona, un cabinet de recrutement d'hôtesses d'accueil et d'agents de vente, a été condamnée à 20 000 euros d'amende, dont 15 000 avec sursis, pour avoir classé ses 5000 vacataires en quatre catégories : 1 pour les Blancs, 2 pour les Maghrébins, 3 pour les Noirs et 4 pour les Asiatiques.
Malgré cette décision symbolique, beaucoup de procédures restaient enlisées au parquet ou à l'instruction. Pour donner une nouvelle impulsion à la lutte contre le fichage ethnique, le délégué interministériel pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer, Patrick Karam, a signé, le 13 novembre 2008, une convention avec SOS-Racisme, afin de rechercher les pratiques de "fichage territorial ou ethnique et les discriminations à l'embauche qu'elles pourraient entraîner ou qu'elles sous-tendent".
Cette convention a permis à SOS-Racisme de relancer des procédures qui n'avançaient plus. "Le soutien du délégué interministériel a été décisif car c'était la première fois que l'Etat nous apportait son aide, explique Samuel Thomas. Nous avons reçu une subvention de 20 000 euros et, surtout, nous avons pu, dans les courriers que nous adressions aux procureurs ou aux juges, nous prévaloir de ce soutien et indiquer que nous agissions dans le cadre d'une convention avec l'Etat. Les magistrats ont accordé beaucoup plus d'attention à nos démarches !"
Forte de cet appui, l'association a relancé les procédures, fait appel des non-lieux, contesté les classements sans suite. Dans l'affaire de l'OPAC de Saint-Etienne, qui avait mis en place un fichier ethnique de locataires, SOS-Racisme s'est ainsi appuyé sur la convention pour contacter une à une toutes les victimes du fichage afin qu'elles se constituent partie civile lors de l'audience. Lorsque le procès s'est ouvert, le 18 novembre 2008, trente d'entre elles se sont présentées devant le tribunal de Saint-Etienne afin d'obtenir réparation.
Les faits étaient connus depuis 2005. Cette année-là, la mission interministérielle d'inspection du logement social avait constaté que l'OPAC classait les habitants en trois catégories : Maghreb, Afrique, Asie. Le plan stratégique se fondait sur ces données pour gérer la répartition des nouveaux arrivants, estimant ainsi, en 2002, qu'il était "possible d'infiltrer sur certains bâtiments quelques familles étrangères de petite taille"… Le 3 février 2009, l'OPAC a été condamné à une amende avec sursis.
La convention a aussi permis de relancer l'affaire des agences immobilières Mil'Im, qui classaient les propriétaires en quatre catégories: 1 (aucune exigence sur l'origine ethnique du locataire), 2 (n'accepte que les Européens), 3 (n'accepte que les Français de métropole) et 4 (accepte les Français de "couleur" uniquement s'ils sont antillais). L'agence d'Amiens a été condamnée en 2008 mais la convention a permis à SOS-Racisme de porter plainte contre les 330 propriétaires classés "3" qui acceptaient uniquement des locataires français et métropolitains.
Dans les autres agences Mil'Im, beaucoup de magistrats butaient sur le déchiffrage des codes. En 2008, l'agence de Strasbourg avait ainsi bénéficié d'un non-lieu car la CNIL ne parvenait pas à décoder les mystérieux numéros attribués aux propriétaires. Il a fallu attendre le procès en appel de l'agence d'Amiens, en février 2009, pour que Mil'Im communique à la justice un document baptisé "Démarche qualité" qui offrait la grille de lecture du logiciel. C'est en s'appuyant sur cette note que SOS-Racisme a pu, grâce à la convention, demander au parquet de revenir sur le non-lieu prononcé à Strasbourg.
La convention a aussi permis de mettre au jour de nouvelles affaires. SOS-Racisme a ainsi découvert que sur le site Internet du cabinet de recrutement Huxley, les candidats résidant en France et postulant à des postes dans l'Hexagone devaient cocher une case sur leur origine ethnique, optant pour "Black caribbean", "Black other", "Asian" ou "White". Quant au site européen de recrutement de Nissan, il demandait aux candidats d'indiquer s'ils venaient de "France"...ou de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane ou de La Réunion. Malgré l'aide de la convention, SOS-Racisme affirme avoir du mal à faire aboutir ces affaires. "La Commission nationale informatique et libertés, l'inspection du travail et les autorités judiciaires se montrent peu enclines à apporter une réponse répressive aux pratiques dénoncées", estime le rapport.
Surcharge de travail, difficulté à réunir des preuves, méconnaissance de la législation: beaucoup de procédures judiciaires finissent par s'enliser. En 2007, SOS-Racisme avait signé une convention sur la formation des magistrats avec le ministère de la justice mais, selon l'association, elle n'a jamais eu lieu. "La lutte contre le fichage de données “ethno-raciales” ne pourra être efficace qu'avec la mise en place d'une véritable politique pénale répressive et par la mobilisation de tous les acteurs concernés", conclut le rapport.
Anne Chemin - Le Monde 4.11.2009
De plus en plus de femmes pauvres, alerte le Secours catholique
La crise frappe particulièrement les jeunes mères seules à emploi précaire, prises en tenailles entre un renchérissement de la vie quotidienne et des revenus irréguliers, note le rapport annuel du Secours catholique publié ce jeudi
«Leur structure de consommation a été touchée de plein fouet par les augmentations», notamment des prix de l'alimentation de base, du logement et de l'énergie, souligne François Soulage, président national du Secours catholique. «En même temps, elles sont en difficulté avec des discontinuités dans leur parcours d'emploi», en raison de la précarité de leur contrat, explique-t-il, dans un entretien à l'AFP.
«Elles avaient beaucoup de travaux intérimaires ou de contrat à durée déterminée», précise François Soulage: «elles ont maintenant des périodes dans lesquelles elles n'ont pas de ressources à cause de la crise».
Décrochage du travail en intérim
Le travail en intérim enregistre depuis le début de la crise, et particulièrement depuis janvier, un «décrochage historique» du nombre d'emplois «frôlant les -40%», selon sa fédération patronale, le Prisme.
Six femmes sur dix rencontrées par l’association vivent sans conjoint. Elles sont 60,3 % dans cette situation en 2008 contre 49,5 % vingt ans plus tôt, soit un bond de plus de 10 %. La grande majorité d’entre elles vivent de transferts sociaux et quand elles n’ont pas d’enfant, leur revenu moyen ne dépasse pas 646 euros.
Au-delà des femmes, le rapport insiste sur «toutes les personnes qui sont à la limite du seuil de pauvreté (...) et dont la situation s'aggrave», explique le président du Secours catholique.
En 2008, le nombre de «situation de pauvretés» rencontrées par l'association est reparti à la hausse (+2,3%), après deux années de baisse. 54,4% des adultes rencontrés sont des femmes (+3,4% en vingt ans), précise le rapport.
«A notre avis, cela va continuer», juge-t-il: «les entreprises ont ajusté a minima pour garder un peu de forces en cas de reprise, mais la reprise s'éloignant, elles vont continuer à élaguer, notamment dans l'intérim et les CDD» pour baisser les effectifs.
Le Secours catholique prône des mesures d'accompagnement, notamment une amélioration des gardes d'enfants permettant aux femmes de postuler à des emplois de service.
L'association demande également «une revalorisation forte de l'allocation pour parents isolé», la poursuite des emplois aidés (360.000 emplois non marchands sont déjà inscrits au budget 2010) et une aide aux jeunes de moins de 25 ans sans emploi.
(Source AFP)
Les Yvelines ont du goût! Slogan qui prend tout son sens avec l'élection du député UMP David Douillet!
Voici ce qu'en dit Sylvie Prioul du Nouvel Observateur:
Son œuvre comprend deux textes fondamentaux : une autobiographie, simplement intitulée « L'Ame du conquérant », et un essai au titre beigbederien, « 110% », dans lequel il donne 18 clés pour devenir un champion de la vie.
Les citations que notre confrère a sorties des deux ouvrages s'organisent autour de deux grands thèmes. Tout d'abord la place des femmes dans la société. David Douillet aimerait bien les voir retourner à leurs foyers et à leurs fourneaux, qu'elles n'auraient jamais dû quitter :
« J'ai une authentique admiration pour les femmes qui vouent leur vie aux leurs ». Il faut dire que pour lui « c'est la mère qui a dans ses gènes, dans son instinct, cette faculté originelle d'élever les enfants. Si Dieu a donné le don de procréation aux femmes, ce n'est pas hasard ».
Quant à ses consœurs judokettes, elle feraient bien selon lui de quitter les tatamis : « Pour moi, une femme qui se bat au judo ou dans une autre discipline, ce n'est pas quelque chose de naturel, de valorisant. »
Après ces fortes déclarations, il se croit obligé de préciser : « On dit que je suis misogyne. Mais tous les hommes le sont. Sauf les tapettes. » Ça c'est viril ! Il a tenté de se rattraper - après tout les homos votent aussi - en expliquant que les « tapettes » étaient dans son esprit « les hommes qui ne s'assumaient pas »...
Second thème de réflexion, le travail, et là, tenez-vous bien : ce n'est pas jusqu'à 65, pas jusqu'à 70, pas jusqu'à 75 ans qu'il va falloir travailler... mais jusqu'au bout, comme autrefois : « On travaillait plus dur et surtout plus longtemps, du plus jeune au grand âge, et du lever au coucher du soleil, hormis le jour du Seigneur. » C'est le travailler plus et tout le temps! Mais est-il bien cohérent avec lui-même? Lors de son élection en octobre, il déclarait sur i-Télé : « Les électeurs ont compris qu'ils avaient affaire à quelqu'un qui veut s'investir à 100% et qui va être en permanence sur le terrain ». Seulement 100% ? 110%, ce serait mieux.
Quand on disait que l'UMP cherchait un électorat de droite...
Inégalités hommes femmes: on n'est pas sorties de l'auberge, les filles!
Si la Belgique régresse de la 28e à la 33e place au classement du Global Gender Gap Index établi par le Forum économique mondial, notre pays améliore toutefois son score qui est de 0.717 en 2009, alors qu'il était de 0.716 en 2008.
L'index, qui prend en compte les opportunités sur le marché du travail, l'égalité dans l'enseignement, la santé et la représentation politique, donne aux pays un score compris entre 0 et 1. Plus le score est proche de 1, plus la situation est égalitaire, plus le score est proche de 0, plus la situation est inégalitaire.
"Quand on regarde les différentes composantes de l'indicateur, la régression aurait lieu au niveau de la participation économique et plus particulièrement en ce qui concerne l'écart salarial entre hommes et femmes", relève l'IEFH.
L'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes note également qu'aucun progrès n'a été réalisé sur le plan des indicateurs politiques. Ce constat se base sur le fait qu'aucune femme n'a dirigé la Belgique depuis 50 ans. La légère augmentation de la représentation des femmes à la suite des élections du 7 juin 2009 n'a cependant pas été prise en compte dans le classement.
(Belga 28.10.2009)
mercredi 20 août 2008
ESTOCADE - Sarkozy, ce grand malade
Pour le directeur adjoint d’El País, le président français “se vautre dans l’exhibitionnisme” et “rabaisse la République au niveau de Monaco”. Une charge violente contre un Sarkozy atteint d’une “incurable hypertrophie de l’ego”.
Les Français ont un problème. Ils croyaient avoir un superprésident, un hyperdirigeant capable de les sortir de la dépression et de la décadence, et voilà qu’ils ont écopé d’un président comme ils en ont déjà connu beaucoup d’autres : à savoir malade, limité, qu’il faut dorloter et protéger tout en s’organisant pour que la France tourne et que le gouvernement et les institutions fassent leur devoir. La situation n’a rien d’inédit : Pompidou et Mitterrand étaient déjà des présidents malades et diminués. Le premier est même mort avant la fin de son mandat. Quant à Chirac, il fut un obstacle paralysant pendant une bonne partie de sa présidence. La maladie dont souffre Sarkozy n’a pas la gravité du cancer de la prostate de Mitterrand, mais elle touche un organe vital s’il en est : l’ego. Celui du président est d’évidence atteint d’une hypertrophie probablement incurable.
Plus on s’approche du 9 mars, date du premier tour des élections municipales, plus la nervosité des candidats du parti présidentiel augmente et plus on redoute les interventions de Sarkozy, susceptibles de faire perdre des voix à l’UMP. Le parti du chef de l’Etat est divisé à cause de tensions qu’il a lui-même créées. Le traitement qu’il a infligé en public aux uns et aux autres, y compris à certains de ses collaborateurs les plus proches, est digne du comportement d’un monarque bilieux et capricieux avec ses laquais. Même son actuelle impopularité est extravagante : elle ne s’explique pas par un train de réformes puisque ces dernières sont encore largement inappliquées. Elle s’explique uniquement par son comportement public.
Un triomphe de sultan, seigneur en son sérail
Le trône qu’occupe Nicolas Sarkozy a été imaginé par de Gaulle pour lui permettre d’être le troisième larron d’un monde bipolaire. Le président français voulait être un fier contrepoids occidental dans l’affrontement entre Washington et Moscou. Or Sarkozy, arrière-petit-fils libéral et proaméricain de De Gaulle (après le petit-fils, Chirac, et le fils, Pompidou), s’est installé sur le trône élyséen porté par son ambition personnelle et sa conception égotique de la présidence : il a par le fait encore accru les pouvoirs de la présidence. Et, une fois parvenu à ses fins, il s’est consacré à lui-même, comme un ado narcissique obnubilé par ses sentiments et ses plaisirs. Certes, le pouvoir peut en apporter beaucoup, mais la prudence conseille de ne pas trop en faire étalage. Sarkozy le téméraire fait tout le contraire et se vautre dans l’exhibitionnisme.
C’est sur trois points précis qu’est venu se briser le personnage : l’économie, qui n’a pas enregistré la moindre amélioration depuis son arrivée ; son idéologie plus néocons, voire “théocons”, que gaulliste – en témoignent des prises de position sur la laïcité contraires à la culture de la République ; et sa vie privée, étalée dans les médias. En monarque thaumaturge qui par une simple imposition des mains devait augmenter le pouvoir d’achat, il a échoué au point de prononcer la formule maudite qui rompt les sortilèges : “Qu’est-ce que vous attendez de moi ? Que je vide des caisses qui sont déjà vides ?” En monarque philosophe, il a manifesté les plus fortes réserves vis-à-vis des traditions républicaines, en exprimant avec désinvolture son affinité intellectuelle avec le pape. Il n’a pleinement triomphé que dans le rôle de sultan, seigneur en son sérail, paré des atours qui passionnent un certain public – et manifestement aussi ses pairs. Le voilà fasciné par son propre pouvoir de séduction, son goût exquis et sa désinvolture. Mais ce triomphe-là a le don de déprimer beaucoup de Français car il rabaisse la République au niveau de la principauté de Monaco.
mardi 19 août 2008
Barack Obama
Monsieur Barack Obama a de la chance. Il veut succéder à un des présidents les plus impopulaires de l’histoire de son pays, il est jeune, il est métis, la planète entière semble attendre qu’il entre à la Maison Blanche. Il paraît donc mieux armé qu’un autre pour « renouveler le leadership américain dans le monde (1) ». C’est-à-dire réhabiliter la marque Amérique, rendre plus performantes parce que mieux acceptées — et plus accompagnées — les interventions des Etats-Unis à l’étranger.
Y compris les interventions militaires, en Afghanistan en particulier : « Je construirai, promet-il, une armée du XXIe siècle et un partenariat aussi puissant que l’alliance anticommuniste qui a remporté la guerre froide, afin que nous demeurions partout à l’offensive, de Djibouti à Kandahar (2). » A ceux qui rêvent encore qu’un président « multiculturel » né d’un père kényan signalerait ipso facto la venue d’une Amérique new age et la farandole d’une ronde où tous les gars du monde se donneraient la main, le candidat démocrate a déjà dit qu’il s’inspirerait moins des Pink Floyd ou de M.George McGovern que de la politique étrangère « réaliste et bipartisane du père de George Bush, de John Kennedy et, à certains égards, de Ronald Reagan (3) ». Le multilatéralisme n’est pas pour demain ; l’impérialisme serait néanmoins plus soft, plus habile, plus concerté et, qui sait, peut-être un peu moins meurtrier. Les huit ans d’embargo de la présidence Clinton avaient toutefois tué énormément d’Irakiens...
M. Barack Obama a du talent. L’Audace d’espérer, son livre-programme, donne la mesure de son mélange d’intelligence historique, de rouerie, d’« empathie » politique pour ses adversaires — dont il dit « comprendre les motivations et reconnaître chez eux des valeurs [qu’il] partage » —, de tournures savamment balancées qui ne résolvent pas grand-chose mais qui satisfont (presque) chacun, d’humour, de conviction aussi. De conviction, mais tempérée par un hommage inquiétant à l’ancien président William Clinton, qui aurait « extirpé du Parti démocrate certains des excès qui l’empêchaient de gagner les élections (4) ». Quels excès ? Le refus de la peine de mort ? L’aide sociale aux pauvres ? La défense des libertés publiques ? Une certaine redistribution des revenus ?
M. Barack Obama a de l’ambition. Jusqu’où le conduira celle, légitime, de « gagner les élections » ? Ces derniers mois semblent suggérer la réponse : plus à droite. Pas au point, tout de même, de rendre M. Obama interchangeable avec le républicain John McCain et de justifier alors le raccourci « bonnet blanc et blanc bonnet ». Mais assez éloigné déjà du discours progressiste du début de sa campagne, et plus loin encore de celui que ses partisans les plus idéalistes ont cru entendre. Car « Yes, we can » est également devenu : oui, nous pouvons critiquer un arrêt de la Cour suprême, pourtant fort conservatrice, qui prohibe l’exécution de violeurs non coupables d’assassinat ; oui, nous pouvons prononcer devant le lobby pro-israélien un discours qui s’aligne sur les positions les plus inflexibles du gouvernement de M. Ehoud Olmert ; oui, nous pouvons associer systématiquement créativité et secteur privé, compléter la mission de redéfinition du progressisme lancée par MM. Clinton et Anthony Blair, promouvoir une alliance de classes dont les managers et les cadres seraient les acteurs-clés.
Il y a plus troublant. Enhardi par les flots de contributions financières qui enflent les coffres de sa campagne, M. Obama vient de porter un coup sévère, peut-être fatal, au système de financement public des élections. Ainsi, il a annoncé qu’il serait le premier candidat à la présidence depuis le scandale du Watergate à renoncer au versement par l’Etat d’un montant donné (84,1 millions de dollars en 2008), lequel est alloué à chacun des deux grands rivaux en échange de leur acceptation d’un plafond de dépenses équivalant à la somme reçue. Le poids de l’argent en politique n’est pourtant pas un problème mineur aux Etats-Unis. M. Obama a signalé qu’il ne le résoudrait pas. Il lui reste, ailleurs, quelques occasions de ne pas décevoir. Ce qui permettrait aux vrais amis du peuple américain de conserver... l’audace d’espérer.
Serge Halimi - Le Monde diplomatique - août 2008
www.monde-diplomatique.fr/
(1) Barack Obama, « Renewing American leadership », Foreign Affairs, New York, juillet 2007.
(2) Ibid. Une telle ambition impliquera d’ailleurs une augmentation du budget du Pentagone et l’addition de « soixante-cinq mille soldats et de vingt-sept mille marines » aux forces armées américaines.
(3) Discours de Greensburg (Pennsylvanie), le 28 mars 2008.
(4) Barack Obama, The Audacity of Hope, Crown, New York, 2006, p. 35.
vendredi 18 juillet 2008
Chooz devant!
C'est évidemment inacceptable, d’autant plus que ces décisions continuent à se prendre sans concertation aucune ni avec les autorités ni avec la population belges, pourtant directement concernées par un développement nucléaire aussi proche de leurs frontières.
Un comité de défense est en train de se mettre en place des deux côtés de la frontière.
Pas de visa pour El Hadj N'Daye!
Convivència - le frère français de notre festival Esperanzah où il était il y a deux ans - était sa seule date en France pour cet été, la dimension humaine et les contenus du festival l'ayant définitivement séduit.
Comme dit très justement mon ami Malo, "même le plus grand songwriter africain n'échappe pas à la bêtise sarkozienne. Morale de l'histoire: pour pouvoir entrer en France, faites-vous enlever par les FARC! A quand un duo Carla Bruni - Ingrid Betancourt live à Lourdes?"